Exposition Monet au musée Marmottan !
Du 17/11/2008
Exposition Monet au musée Marmottan !
Du 16 octobre 2008 au 15 février 2009, le musée Marmottan accueille l’exposition Monet, l’oeil impressioniste.
L’œil, et la vision au sens physique sont déterminants dans la vie d’un peintre. Lorsqu’ils sont défaillants, ils altèrent à la fois le regard et le geste de l’artiste, l’obligeant à s’adapter à son handicap, à le contourner pour en faire un atout. Les cas les plus célèbres sont ceux du Greco, astigmate, et bien sûr de Monet, atteint de cataracte et qui cherchait à fixer sur la toile des instants précis dans ses conditions de vision. Sa défaillance visuelle a marqué des limites à son expression, et comme toute contrainte, elle lui a également permis d’explorer des techniques nouvelles.
L’exposition essayera avec l’appui de connaissances scientifiques avancées sur la vision, et d’une soixantaine d’œuvres de faire appréhender plus précisément ce qui résume le mieux l’œuvre et l’originalité d’un peintre : son regard.
Depuis longtemps on étudie les sources historiques, culturelles, sociales, religieuses et, avec l’art moderne, la subjectivité individuelle, qui guident le regard des peintres.
L’œil, et la vision au sens physique, ne forment qu’un filtre, aussi complexe soit-il ; mais quand ce filtre défaille, cela affecte à la fois le regard et le geste de l’artiste en altérant la traduction de facteurs « objectifs » comme « subjectifs » dans ses options esthétiques et leurs instruments techniques.
Des cas célèbres déjà connus, mais le plus souvent superficiellement, voire en forme de clichés ont laissé entrevoir comment un peintre peut vivre et s’adapter à un handicap, le contourner, voire en bénéficier fût-ce sans intention.
Les ophtalmologues se sont depuis longtemps intéressés à cette problématique. Bien sûr, en médecine – comme en psychologie – la définition du « normal » ne se conçoit le plus souvent qu’en creux: c’est ce qui ne dysfonctionne pas. Claude Monet cherchait à fixer sur la toile des instants précis dans ses conditions de vision. En sorte qu’on peut contempler ses œuvres en cherchant, pour chacune, l’aspect des processus visuels privilégiés.
Construction des contours, perception des formes, représentation du mouvement, sensation chromatique. La possibilité nous est aussi offerte de voir comment cet artiste confronté à une
perte de capacités dans des facultés directement indispensables à l’exercice de son art s’en est accommodé.
Au sommet de son art, dont il avait porté la maîtrise à hauteur de son désir, Monet a été forcé de revoir son approche devant le fait incontournable d’un handicap visuel plus ou moins invalidant. Cela a marqué des limites à son expression; comme tout jeu de contraintes, cela a pu aussi le mener à de nouvelles voies, inattendues.
Quelle part des Nymphéas de Monet est due à l’aboutissement d’une démarche entamée une soixantaine d’années plus tôt au Havre ? Certainement la plus grande; mais quelle autre part peut relever de la bataille dans laquelle il était engagé face à sa cataracte, à ses effets anxiogènes, alors qu’il était enfin reconnu et libre dans son désir de laisser à l’éternité un témoignage magistral et irréfragable de sa relation particulière au monde ?
Cette exposition essayera avec l’appui des connaissances scientifiques les plus avancées sur la vision, de nous faire appréhender plus précisément ce qui résume le mieux l’Oeuvre et l’originalité d’un peintre : son regard.
« Monet: L’œil impressionniste » présentera une soixantaine d’œuvres en provenance d’institutions diverses et de nos propres collections.
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