Le talentueux pianiste Charles Tois vous dévoile tout sur sa carrière professionnelle !
Le talentueux pianiste Charles Tois vous dévoile tout sur sa carrière professionnelle !
Bonjour Charles Tois. On vous retrouve sur la scène du théâtre Essaïon au piano, aux côtés de la comédienne Dominique Dimey. Présentez-nous le spectacle.
C.T : Il s’agit d’un témoignage émouvant et intime sur la rencontre improbable entre Dominique et son père Bernard Dimey. Le récit mené avec brio par Dominique alterne avec goût et subtilité entre cette étonnante histoire et des chansons ou poèmes dont son père est l’auteur. Je l’accompagne au piano.
D’où vous vient cette passion pour la musique ?
C.T : De la petite enfance ; un attrait pour le son qui remplit les vides de l’existence. Le temps passe plus vite en musique, elle fascine, elle emporte l’âme et la fait voyager. Mes parents m’avaient offert un électrophone. C’est un de mes premiers souvenirs, j’avais dans les 4 ou 5 ans. Avec l’arrivée dans ma vie du « mange disque », je pouvais passer des heures à écouter et regarder tourner les 45 tours sans voir le temps passer.
Avez-vous suivi une formation pour devenir pianiste professionnel ?
C.T : Oui, en école de musique municipale, à Vauvert dans le Gard. Le directeur de l’école, Philippe Guyon, avait monté un orchestre de jazz avec les élèves, cela m’a permis de découvrir la musique improvisée et le plaisir de jouer en groupe.
Quelles sont vos inspirations musicales ?
C.T : Essentiellement le jazz. J’y suis venu par la chanson avec Trenet, Montand, Nougaro, Salvador… C’était déjà du jazz ! Je suis fasciné par le langage de l’improvisation. Surtout lorsque le soliste me raconte une histoire avec son instrument. On oublie le travail qu’il y a derrière tellement ça semble naturel sous ses doigts. Je pense notamment à Eddy Louiss, mais il y en a tant d’autres. De manière générale oui, je suis plus attiré par la musique acoustique, qui sort des tripes sur l’instant, que par celle d’un ordinateur…
Comment avez-vous été démarché pour le spectacle ?
C.T : Un peu par hasard. J’avais joué avec une compagnie dans un théâtre sur Avignon. Dominique venait y jouer et avait demandé au propriétaire du théâtre un pianiste à lui recommander. Coup de bol, c’était ma pomme et nous avons flashé l’un pour l’autre. C’est presque familial !
En réalité, dans le spectacle, vous n’êtes pas seulement pianiste puisque vous avez votre place dans le spectacle. Quel effet cela fait de devenir en quelque sorte un comédien ?
C.T : J’adore ça, c’est intuitif ! Au départ je devais juste accompagner Dominique dans les chansons au piano, mais le metteur en scène Bruno Laurent m’a invité à devenir un vrai partenaire de Dominique pendant le spectacle, à être acteur ! Je l’accompagne dans son récit par les regards et avec la musique, c’est un peu comme si je tournais les pages des différents chapitres de l’histoire. L’entente naturelle et musicale avec Dominique a fait que nous nous sommes portés et rassurés sur scène l’un et l’autre. Elle est extrêmement bienveillante.
En tant qu’artiste, vous avez sûrement dû passer beaucoup de castings et d’auditions. Comment se déroule une audition de piano ?
C.T : Par chance j’en ai peu passé. Et avec le trac que j’ai…heureusement ! Pour l’instant le bouche à oreille m’a aidé, et je privilégie le côté humain. Jouer avec quelqu’un qui a « le melon », aussi doué soit-il, ne m’intéresse pas. J’ai besoin de me sentir à l’aise et d’être mis en confiance. Quand il y a un videur devant un bar et qu’il faut montrer patte blanche pour rentrer, je vais ailleurs.
Avez-vous une anecdote à nous raconter sur un casting en particulier ?
C.T : Oui, c’était pour l’émission de Pascal Sevran « chanter la vie » ! En 2003 je crois. J’avais envoyé des maquettes sans succès. Un copain d’école primaire, Chris Esquerre, qui est d’ailleurs également artiste maintenant, m’avait rédigé une lettre à remettre en main propre à Sevran : "Mon cher Pascal, voici la maquette de l’artiste dont je t’ai parlé l’autre jour au téléphone. Bien à toi. Michel" . Je suis arrivé sur le lieu de tournage de l’émission en coursier, un casque de moto à la main, en expliquant que je venais de radio France, et que je devais remettre l’enveloppe en mains propres à Monsieur Pascal Sevran. C’est passé ! 10 minutes après, la production m’appelait. Je leur ai avoué la blague, ils ont adoré (plus que ma maquette !!!). Mais un mois après j’ai eu droit à un passage dans l’émission avec une chanson de mon choix !
Comment vous préparez-vous juste avant une représentation ?
C.T : On essaie de se détendre entre artistes, je cherche des subterfuges pour empêcher l’adrénaline de monter ! Je suis rassuré si je maîtrise le sujet, mais j’aime laisser une part d’imprévu et d’improvisation. C’est ça qui est fascinant ; quand ça marche, que la mayonnaise prend, mais c’est aussi ce côté incertain qui fait peur et fait monter le trac. Sinon pour être plus terre à terre, juste avant la représentation, on vérifie avec Dominique si on n’a pas un morceau de salade coincé entre les dents !
Et avant un casting ?
C.T : Je manque de confiance, je ne suis pas fait pour ça car je pars perdant en me disant que d’autres seront bien meilleurs que moi… Je fais de mon mieux en me disant que si ça ne marche pas, c’est que ça ne devait pas se faire.
Quels conseils donneriez-vous aux membres de Casting.fr qui souhaitent se lancer dans la musique ?
C.T : C’est une question compliquée. Il y a d’abord beaucoup de travail car les jeunes musiciens sont de plus en plus talentueux et la concurrence est rude. Il y a aussi une part de chance, des rencontres, du piston. J’aurais tendance à dire que quand on est bon, le téléphone sonne. Mais il y a aussi l’aspect humain qui compte. Quelqu’un de très talentueux mais d’imbuvable se grillera vite dans le métier... Et puis ça dépend aussi du style de musique, quel genre de casting. Heureusement les temps changent, mais les Boys Band ont passé un casting de chanteurs ou de mannequins au départ ? C’est malheureux à dire, mais si un génie comme Michel Petrucciani a pu percer dans le jazz, est-ce qu’il aurait été pris pour autant lors d’un casting pour accompagner un artiste de variété business sur un prime time Tv ? Est-ce que Richard Clayderman aurait vendu autant de disques avec la tête de Sim ? Avec le temps j’ai parfois envie de tout arrêter, parce que je me compare à ceux que j’admire et je me sens illégitime. Et puis je me remonte le moral en me disant qu’il faut de tout pour faire un monde, que chacun a sa part de personnalité à apporter. Il faut juste trouver sa voie, ses amis, son public. Et si vous passez un casting avec passion, pour quelque chose qui vous fait vibrer, avec bien sûr du travail en amont, vous avez toutes les raisons d’y croire, alors foncez !
Charles Tois accompagne Dominique Dimey lors du spectacle Bernard Dimey père & fille, une incroyable rencontre sur la scène du théâtre Essaïon. Plus d'informations ici.
Retrouvez notre Interview de Dominique Dimey ici.
L'équipe de Casting.fr est également partie à la rencontre du metteur en scène du spectacle Bruno Laurent. Découvrez ses réponses ici.
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