Raphaël Callandreau, directeur musical pour “Divalala, c’est Lalamour” nous livre les secrets des coulisses de ce spectacle!
Raphaël Callandreau, directeur musical pour “Divalala, c’est Lalamour” nous livre les secrets des coulisses de ce spectacle!
Bonjour Raphaël Callandreau, mélomane dans l’âme, comment vous est venue la fibre musicale ?
R.C : L'envie de musique est née avant tout de l'envie de fête et de rire. A la maison, en famille nous chantions des chansons : Bobby Lapointe, Brassens, Gainsbourg... Et les chansons marrantes des inconnus, le grand orchestre du splendide, les morceaux les plus entraînants de "Grease" m'ont mis plein d'étoiles dans les oreilles. Après cela, l'écoute des disques de mes parents m'ont fait battre le coeur sur Chopin, Bach, Duke Ellington, Bernstein...
Enfant à quoi rêviez-vous ?
R.C : Je voulais raconter des histoires. Les comédies musicales, les séries, les romans, les films et les bandes dessinées me faisaient imaginer tout ce que j'allais créer dans ma vie. Une petite soif de sauver le monde me titillait aussi.
Comment avez-vous été amené à travailler en tant que directeur musical pour le spectacle “Divalala, c’est Lalamour” ?
R.C :Tout comme les trois chanteuses comédiennes qui constituent le trio, j'avais été amené à oeuvrer sur le spectacle musical "Coups de Foudre", une superbe comédie musicale qui a joué plusieurs saisons, jusqu'en 2010. J'y étais "orchestrateur vocal", notion adaptée au projet, qui revêtait une couleur orchestrale, parfois presque symphonique, faisant la part belle à l'instrument "voix". J'y ai pu exprimer tout mon amour pour le cisèlement des arrangements vocaux. Quand Gabrielle a suggéré qu'avec Angélique et Marion nous serions une bonne équipe pour une créations plus légère, nos motivations se sont enflammées et très vite le projet "Divalala" est devenu une évidence.
Pouvez-vous nous dire en détails en quoi consiste votre travail pour ce spectacle ?
R.C : J'ai une double casquette : arrangeur vocal et directeur musical. Mes camarades, en partenariat avec le metteur en scène Freddy Viaux, choisissent le répertoire et nous discutons de la couleur que va prendre chaque morceau. C'est un travail de longue haleine, dans lequel des brouillons sont créés, des allers-retours se font, suite à quoi je me lance dans l'arrangement (c'est à dire l'écriture d'une partition à trois voix) du morceau selon la nouvelle direction qu'on veut lui donner... car si les morceaux sont des toujours des reprises, il est impératif que l'esprit "Divalala" se les approprient. Ensuite, les répétitions s'enchaînent, en prenant le temps de bien explorer les nuances, la précisions des harmonies, et le détail rythmique. La dernière étape - qui n'en est jamais une car le spectacle est toujours vivant et peut toujours bouger - est de les suivre lorsqu'elles sont sur scène, en costume, dansant et s'adressant au public. Alors des notes et raccords peuvent encore et toujours faire avancer le morceau.
Comment avez-vous réussi à trouver votre ligne directrice en matière de choix musicaux pour ce spectacle ?
R.C : Pour le projet "Divalala" c'est toujours le jeu et la construction du spectacle qui guide la musique. Celle-ci a beau être au premier plan, elle doit être au service de cette toile de fond théâtrale. Du coup c'est l'hétéroclyte et le multidirectionnel qui dominent. La surprise est de mise, et je dois pour chaque moment du spectacle écouter et m'inspirer des musiques qui semblent résonner avec la nécessité qu'impose le fil rouge du show.
Avez-vous suivi une formation pour devenir directeur musical ?
R.C : Justement pas. Ou alors au contraire une multitude ! L'harmonie jazz, le solfège classique, l'improvisation instrumentale, vocale, mais aussi théâtrale m'ont guidé dans ma conception du travail d'équipe et de la construction d'une oeuvre. J'ai l'impression que même un stage de clown peut aider à diriger un ensemble ou trouver une idée originale d'arrangement vocal.
Quelles sont vos inspirations musicales ?
R.C : Elles sont multiples et sans borne. Je dois avouer que pour ce qui est de l'arrangement, de l'orchestration et du spectaculaire, Queen et les Beatles sont une source d'une richesse immense. Mon adolescence en a été baignée.
Pour le casting de “Divalala, c’est Lalamour”, comment avez-vous procédé ?
R.C : La question n'a pas lieu d'être... ou quasiment pas, car le groupe s'est constitué de lui-même, il y a dix ans, par évidence. C'est plutôt Gabrielle Laurens qui nous a réunis, et Angélique Fridblatt a amené notre metteur en scène. Pour ma part, j'ai la fierté d'avoir fait venir sur le projet Eva Tesiorowski qui est chorégraphe et doublure de Gabrielle.
Pianiste, chanteur, auteur, compositeur, que représente la musique pour vous ?
R.C : Si je suis comme un poisson dans l'eau au sein des Divalala, c'est bien que ma place y est à la croisée des chemins : la musique est pour moi l'une des facette de ce à quoi je dédie ma vie, à savoir le spectacle musical. J'irai même plus loin en disant que c'est le récit qui m'importe, et que la musique représente pour moi une forme que peut revêtir le concept de récit. Une sonate ou une comptine portent en eux un récit. Un Opéra évidemment, un morceau de jazz, avec ses chorus, tout autant. La musique est une façon de se raconter à travers ses récits parfois sous-entendus.
Quels conseils donneriez-vous aux membres de Casting.fr. ?
R.C : Comme à chacun.e concernant son chemin d'artiste comme sa vie, j'aurais envie de dire que chercher à savoir ce qu'on aime, ce qu'on veut, ce qui nous interpelle, c'est la base de tout.
Lorsqu'on est au clair là-dessus, tout avance plus vite et surtout plus agréablement. Moi-même je reste humble à ce niveau, car je ressens encore beaucoup de frustrations quant à mon manque de connaissance de mes propres envies. Et je sens bien qu'il me reste à creuser dans ce sens. Mais c'est bien là toute la beauté du jeu. J'aime beaucoup la citation "ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est chemin".
Pour lire l'article sur le spectacle "Les Divalala, c'est Lalamour" cliquez ici.