Yohann Lavéant responsable pédagogique de l’école du “One Man Show”, première école du rire, vous donne les clés pour réussir dans le milieu très fermé du Stand-up, de la comédie et du rire.
Yohann Lavéant responsable pédagogique de l’école du “One Man Show”, première école du rire, vous donne les clés pour réussir dans le milieu très fermé du Stand-up, de la comédie et du rire.
Bonjour Yohann Lavéant, comédien, auteur, humoriste, pourquoi avoir choisi de transmettre votre savoir ?
Y.L : Bonjour. Après avoir été formateur dans le bien être pendant 8 ans et m'étant lancé dans l'humour et l'écriture par la suite, la fusion des deux univers m'a semblé idéale. Je pense que le partage est essentiel dans un métier artistique, pour avancer ensemble et individuellement. On se nourrit du monde qui nous entoure ainsi que des individus. Et plus simplement, j'adore ça !
Quelle est la journée type d’un responsable pédagogique dans la meilleure école du rire ?
Y.L : Elle s'articule autour de deux grands axes : donner des cours aux différents modules proposés par l'école (4 à 6 heures par jour) et gérer la vie de l'école. Il y a le suivi des étudiant.e.s, leurs créations, leurs projets, leurs questionnements artistiques (et parfois personnels, surtout en cette période). Je gère aussi la vie scolaire avec le suivi des programmes, les retours des coachs, l'organisation d'évènements, etc... C'est très riche et passionnant.
Ariane Brodier a fait partie de vos anciens élèves, la clé du succès c’est quoi ?
Y.L : Je n'ai pas eu la chance de l'avoir comme étudiante personnellement mais effectivement elle fait partie des nombreuses personnes à avoir bénéficié de nos cours. Le succès d'une manière générale commence à un niveau personnel. On se pose tous à un moment donné la question de la légitimité. "Je fais rire mes potes mais puis-je en faire quelque chose sur scène ?" Ces questions sont très fréquentes. Or, si on ne fait rien, personne ne viendra nous chercher. En revanche, si on se donne la chance de se former, de créer, d'essayer, là tout se déclenche : les rencontres, l'expérience, le perfectionnement... Je dis souvent que si on ne fait rien, il ne se passera rien. Alors que si on maitrise ce qu'on peut maîtriser (à savoir soi-même, sa formation, ses créations) le reste suivra.
Quel est l’atout principal d’un comédien ou d’un acteur selon-vous ?
Y.L : Nous avons une devise assez simple : travail, talent, ténacité. Il faut deux de ces qualités pour réussir dans ce métier. Le talent est assez subjectif (talent d'observation, de synthèse, de jeu, de mémorisation, etc...) et on ne peut que le constater et le développer. Concernant le travail et la ténacité, là c'est absolument maîtrisable ! Écrire, apprendre, chercher et tester sont des données primordiales pour le travail. Réessayer, ne pas abandonner, réécrire, parfaire ses créations, là on obtient des résultats.On pense que tout est inné chez un humoriste/comédien, mais ce n'est pas le cas, c'est une rigueur et du travail, comme tout métier artistique.
Un humoriste écrit ses propres sketchs, faut-il une technique particulière ?
Y.L : Il y a des incontournables en écriture. Il vaut mieux les connaître pour ensuite gérer au mieux sa partition. Nous aimons proposer un maximum d'outils à nos étudiants dans un premier temps pour qu'ensuite ils puissent utiliser ceux avec lesquels ils sont le plus à l'aise. On densifie leur identité humoristique. Le but n'est pas de formater, bien au contraire, c'est surtout de montrer tout ce qui se fait, les incontournables, pour ensuite avoir la chance de développer son univers, son "clown". Là encore ça passe par du temps dédié en écriture, en prise de notes, en synthèse, en travail sur le plateau. Puis ensuite, les passages en public permettent de continuer d'avancer : le public est primordial.
Quel est le plus grand stress pour un humoriste, la scène, les rires ?
Y.L : Chacun développe ses propres craintes. D'aucuns auront le trac, d'autres la peur de l'oubli de texte ou encore le bide total. Le plus difficile est justement de passer les premières scènes pour se rendre compte que finalement notre métier est génial : donner du plaisir aux spectateurs. Ils ne viennent pas en défiance, ils souhaitent être divertis ! Le trac s'amenuise à force de jouer, nous avons des méthodes pour l'anticiper, la mémoire et le corps humains sont bien faits, on sait rebondir en cas d'oubli et le "bide" est souvent subjectif et dû à autre chose que la blague en elle-même (problème d'articulation, de rythme, de clarté du texte, etc...) et on en tire toujours quelque chose. La scène est incontournable et également très formatrice.
Un membre de Casting.fr bénéficiera de l'un de vos stages prochainement, Parlez-nous de vos formations ?
Y.L : Les stages intensifs font partie de notre offre que nous ne cessons d'augmenter. Il existe donc ces stages d'une semaine, généralement l'été, où nous enseignons les fondamentaux du jeu et de l'écriture (ces fameux outils de l'humoriste) et il existe également des formules à l'année pour avoir un rendez-vous créatif hebdomadaire. Nous avons adapté les formules aux besoins : besoin de découvrir à son rythme ou perfectionner ses créations ? Filière Tremplin. Envie de professionnaliser un projet efficacement ? Filière professionnelle du soir. Intégrer le monde de l'humour rapidement ? La filière professionnelle intensive. A ces formules s'ajoute l'improvisation comique qui peut s'effectuer seule ou en complément d'une formation. Chaque cours est donné par un professionnel du monde du spectacle et les programmes sont établis en fonction des objectifs. Notre but est vraiment la découverte de son identité humoristique et l'expérience de la scène. Chaque formule donne accès à des spectacles et des plateaux d'humour. Nous ne voulons pas seulement donner des outils et souhaiter bonne chance à nos étudiant.e.s, nous les accompagnons jusqu'à leurs premières expériences de jeu en public.
Comment faire pour intégrer votre école ?
Y.L : Il existe deux moyens : sur audition auprès de moi pour se rencontrer et parler du projet de l'étudiant. (les dates d'auditions sont sur notre site) et s'inscrire directement dans la filière Tremplin de son choix selon le jour ou l'horaire qui nous arrange. L'objectif principal étant de se rencontrer pour répondre au mieux aux attentes des futur.e.s étudiant.e.s.
Quelle est la différence entre un comédien et un humoriste ?
Y.L : Le comédien n'aura pas besoin de se lancer dans l'humour, alors que l'humoriste devrait connaître des bases incontournables du métier de comédien. La technique vocale, la précision du jeu, la richesse de proposition, etc... On voit souvent l'humoriste comme un "sous-comédien" mais s'en est un à part entière.
Quels conseils donneriez-vous aux membres de Casting.fr qui aimeraient faire du Stand-up leur métier ?
Y.L : Ne plus écouter la petite voix qui dit "on n'y arrivera jamais, il y a trop de monde etc...Après la crise sanitaire que nous vivons, le monde de l'humour, et les artistes en général, vont avoir un rôle majeur à jouer. Redonner du rire, repenser le monde, le constater, le dénoncer et surtout divertir les gens. Se professionnaliser dans l'humour passe par une formation solide mais surtout, se donner le droit de vivre. La légitimité on se la donne en faisant quelque chose (ça fait un peu phrase de t-shirt mais j'y crois énormément)