Karen Assayag photographe et portraitiste est celle qui capture les moments présents avec une beauté indécente, découvrez-la sans filtre sur casting.fr !
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Bonjour Karen Assayag, vous aimez photographier la personne dans son authenticité… Ce qui vous caractérise, ce sont les portraits, expliquez-nous pourquoi ce choix artistique ?
K.A : J'aime tout autant faire de la nature morte que des portraits, à la différence qu'au-delà de la gestion de la lumière, il y a une interaction avec la personne photographiée. Et c'est toujours une jolie surprise de découvrir ce que l'autre est prêt à donner pour être photographié. C'est une question de confiance, et ce lâcher prise me touche beaucoup.
Vous êtes attachée à vos racines : le Maroc. Vous êtes avant-gardiste et vous avez initié un mouvement social, celui de montrer les jeunes Marocains actifs tels qu’ils sont au travers de clichés splendides...vous avez d’ailleurs collaboré avec l’auteur Ahmed Ghayet...Quel message avez-vous souhaité faire passer ?
K.A : Avec Ahmed, nous avons sorti un recueil de témoignages de jeunes Marocains accompagné de portraits. Ce livre, aux éditions Le Fennec s'intitule "Des jeunes, des cris". Le message est plein d'espoir : malgré tous les obstacles inhérents à l'épanouissement personnel dans la société marocaine, la jeunesse se bat, avec audace et créativité. L'avenir du Maroc se construit avec énergie et beauté.
Vous avez participé à de nombreuses expositions : Exposition Just Kidding, vous avez remporté en 2013 le Prix de la Bourse de Paris, racontez nous.
K.A : Plus récemment, j'ai exposé une série documentaire dans le cadre de la Biennale des Photographes du Monde Arabe Contemporain en 2020, avec la galerie Graine de Photographe, sur un travail intitulé "Ain Diab ou la source des loups". Cette série montre comment la société marocaine évolue, à travers l'étude démographique de la population fréquentant la plage d'Ain Diab.
Comment fait-on pour retranscrire une émotion au travers de clichés figés ? Sans révéler tous vos secrets, bien-sûr…
K.A : C'est la relation entre le modèle et le photographe, la confiance, le don de soi qui génère ces émotions. Et lorsqu'il ne s'agit pas de photographie posée ou mise en scène, c'est la beauté de l'instant qui arrête le temps, et qui permet au spectateur de prendre conscience de cette beauté. La photographie, c'est faire une pause sur la vie pour la voir autrement.
Vous travaillez pour l’Agence Hans Lucas, vous avez pu réaliser pour la presse, des reportages ou des photographies corporate...Comment avez-vous découvert cette agence et pourquoi ce choix de travailler pour eux et non pas en indépendante ?
K.A : J'ai été repérée par l'agence Hans Lucas en 2012, via les travaux photographiques que je postais sur les réseaux sociaux. La philosophie de l'agence incarnée par son dirigeant m'a immédiatement plu. Donc je n'ai pas hésité un instant à intégrer cette agence, qui a accéléré la professionnalisation et mon perfectionnement du métier. Et lorsque l'on démarche de nouveaux clients, c'est plus rassurant pour certains de savoir qu'on est adossé à une structure plutôt qu'indépendante.
Vous avez enseigné dans l’école : Graine Photographe, quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner à vos élèves ?
K.A : De prendre du plaisir à photographier, de ne pas se censurer, de ne pas se sous- estimer, et de beaucoup beaucoup photographier.
Que pensez-vous des castings dans le milieu de la photographie, c’est un tremplin n’est-ce pas pour démarcher de nouveau projet ?
K.A : Oui, bien sûr, c'est d'autant plus fort lorsque le modèle inspire le photographe et qu'ensemble ils créent quelque chose d'inattendu.
Comment fait-on pour se faire une place dans ce milieu ?
K.A : On travaille sans relâche, il n'y a pas de temps mort, même quand on n'a pas de commandes. On crée, on fait connaître ses nouvelles productions, on se perfectionne, on découvre de nouveaux matériels, on démarche, on démarche, on démarche, on reçoit plus de non que de oui, on garde la foi.
Comment trouver son identité visuelle et artistique quand on est débutant ?
K.A : En faisant ce qui nous fait plaisir ! Le plaisir est le guide à suivre pour toucher son authenticité au plus près. Et ce qui nous parle personnellement, à force de beaucoup de travail, peut avoir une portée plus large.
Quels conseils pourriez-vous donner à nos photographes professionnels ou amateurs, qui souhaiteraient se lancer dans la photographie ?
K.A : Encore une fois, beaucoup travailler, ne pas se décourager, avoir une longueur d'avance : toujours avoir un projet sous le coude, regarder des milliers de photos en ligne, dans des livres, des expos, assister à des conférences sur la photographie pour comprendre la démarche de tel ou tel photographe, candidater à des concours, des festivals : idéalement gratuits, attention aux arnaques ! Rencontrer d'autres photographes, assister plusieurs photographes, présenter son book à toutes les rédactions si on veut faire de la presse, et se diversifier, il est très rare de ne vivre que de la photographie, donc le volet formation et enseignement est tout aussi intéressant et source de revenu complémentaire.
Crédit photo : Karen Assayag