Lyna Mahyem, la jeune femme d'Argenteuil qu'on nomme guerrière des temps moderne cartonne avec l'album Femme Forte, retour sur une histoire peu commune !

Retrouvez l'actualité musicale, de Lyna Mahyem, ici.

Bonjour, Lyna Mahyem, “A qui la faute ?” est un titre de l’album “ Femme forte “ qui est sorti le 23 octobre, qui parle de l’absence d’un proche. Le clip est bouleversant, parlez-nous de sa réalisation ?

L.M : Je l’ai réalisé avec mon équipe : Avec Kisa, un beatmaker et Louis Chevalier aussi. Je voulais vraiment imager l’absence d’une mère. On s’est concerté, on a regardé ce qui pouvait mettre ça en image sans trop en dire. L’idée du scénario venait de moi et ils ont mis la forme sur ce que je proposais.

Vous y êtes sublime, avez-vous déjà pensé au cinéma ? 

L.M : Oui j’y ai déjà pensé ! J’ai joué dans deux webs-séries qui sont disponibles sur Youtube qui sont OZ série et Vaillante qui ont très bien fonctionné. J’ai récemment joué dans un court métrage avec Abraham Touré et Mohamed Hamdaoui qui n’est pas encore sorti, je ne peux pas trop spoiler… Mais effectivement le cinéma fait partie de mes passions premières : la musique et le cinéma. J’aimerais beaucoup exploiter plus le domaine. 

Vous avez déjà joué dans des films, vous rappelez-vous de votre premier casting ? 

L.M : Ça s'est bien passé ! Depuis, on m’a sollicité pour le casting de la saison 2 de la série Validée, j’ai beaucoup appris ce jour-là ! Il y a des choses que je ne maîtrise pas comme ce qu’on apprend dans les écoles mais ils étaient très impressionnés par le jeu que j’avais sans avoir appris les bases. Ils m’ont démarché en voyant mon jeu d’acteur sur la série Vaillante. Je n’ai pas été choisi mais ils m’ont dit que mon profil était intéressant et qu’ils me recontacteraient pour d’autres choses...

Vous avez grandi à Argenteuil, que représente cette ville pour vous ? 

L.M : Elle représente beaucoup, tout ce que je suis. C’est là-bas que j’ai commencé, je suis toujours Argenteuillaise. Je continue a faire tout plein de projet là-bas comme un de mes clips que j'ai tourné qui s’intitule : “Solo” que j'ai tourné avec les grands de chez moi et la jeunesse de chez moi. Ça m'a inculqué beaucoup de principes et de valeurs. Je n'oublierai pas d'où je viens. 

Vous vous revendiquez " Femme Forte ", c'est quoi en 2021 une femme forte ? 

L.M : C’est une femme qui s’affirme, qui sait ce qu’elle veut et qui n’abandonne pas au premier échec. 

Vos débuts dans la musique ont été difficiles, racontez nous.  

L.M : Je l’explique dans le morceau “Outro” qui fait partie de l’album. Un clip qui a été réalisé avec Maybelline et Leila Sy. J’y explique les embûches qui me sont arrivées. On ne rencontre pas souvent les bonnes personnes tout au long d’une carrière. J’étais avec une maison de disques et un producteur, j’étais bloqué à cause d’un malentendu. Pendant un an et demi je ne pouvais plus rien sortir. J’étais en procès, je me voyais m’éteindre. Voila pourquoi “ Femme Forte “ : j’ai pas lâché. Pourtant ça a été difficile, j’ai fait une dépression, j’ai perdu 15 kilos. j’y croyais plus, je me disais que la musique n’était peut être pas pour moi. Je me posais des questions, je me disais : “ Mais alors pourquoi j’ai cette facilité à écrire ? “. Il y a des gens qui ne savent pas écrire, d’autres qui ne savent pas chanter. Je n’étais pas dans ce cas, donc j’ai pris un peu de recul, j’ai pris des forces, et j’ai continué ! Voilà pourquoi “Femme Forte “.

À 16 ans, le grand public vous découvre grâce à internet et à votre reprise du morceau de Booba, comment avez-vous géré cet immense succès soudain ? 

L.M : Justement, je n’ai pas géré grand chose. J’étais jeune, j’étais naïve. C’est allé vite, tout m’est tombé dessus. Je ne m’attendais pas à cette vague de succès et je ne gérais pas grand chose, voilà pourquoi j’ai eu des soucis avec mes anciens collègues.

Les témoignages de vos fans ont donné le jour à un superbe morceau : "Juste", l'idée vient de vous ?  

L.M : Oui, elle vient de moi. Je voulais créer une interaction. Mon public sont des personnes avec qui j’échange, j’essaye d’être un maximum présente pour eux comme eux sont là pour moi. Grâce à eux j’arrive à vivre la vie que je vis aujourd’hui, pour moi c’est donc la moindre des choses que de leur donner du temps quand j’en ai la possibilité. Du coup, j’ai énormément de personnes qui viennent vers moi en me disant qu’ils préfèrent même se confier à moi qu’à un ou une autre ami(e), qu’ils connaissent depuis bien longtemps. C’est comme un journal intime malgré le fait que je sois exposée. On me dit souvent que j’inspire confiance. Donc je me suis dis : “On va créer un morceau, et ce sera le vôtre ! “. Ce que je fais, il y a un peu de moi et beaucoup d’entourage, beaucoup d’ailleurs. J’ai demandé à mes fans de me raconter leurs peines, leurs joies, les bons comme les mauvais moments. Je pense que ça a été une libération pour certains. J’ai reçu des milliers de messages. J’ai passé trois jours à les lire sur mes réseaux. J’avais des messages sur Instagram, snap et mails. Gérer tout ça n'était pas évident mais j’y tiens. J’avais un community manager avant mais aujourd’hui je tiens à m’en occuper car un community manager, ça ne me ressemblait pas. Je tenais à garder le contact avec mon public. Ce qui est ressorti de tous ces messages et témoignages, c’était beaucoup de déceptions amicales et amoureuses, voilà pourquoi le clip est assez dramatique et mélancolique. J’ai retenu 5 histoires que j’ai mises sur papier et je suis encore ces personnes aujourd’hui… 

Vous êtes une femme forte et une femme surtout très engagée, " Purple " est un titre authentique et salutaire pour la jeunesse d'aujourd'hui...  

L.M : “Purple”, je l’ai écrit parce que j’ai vécu du harcèlement et une de mes amies proches à été victime du viol. C’était important pour moi d’évoquer à travers ma musique des sujets tabous. Dans l’urbain, il manque des textes conscients. Même si on a besoin de faire la fête et d’oublier certaines choses, il faut aussi faire face à la réalité. C’est un acte qui touche beaucoup de personnes. Je sais que j’ai cette possibilité d’étendre un message qui est tabou et qui peut apaiser beaucoup de personnes. Je voulais que ce titre soit térapeuthique pour les personnes qui ont du mal à dénoncer. Il y a beaucoup de personnes qui subissent cet acte là et qui après ont un mal être à vie. Ça détruit. Il y a des personnes grâce à ce titre qui ont réussi à le dire, rien qu’en envoyant le titre, comme un message subliminal… Je tenais à parler de ça, c’est important. C’est trop mis de côté, trop caché.

En tant qu'artiste femme, avez vous déja subi de l'harcelement ?

L.M : Oui, quotidiennement. Je me dis que dans une carrière comme dans une vie il faut de tout pour faire un monde. C’est les plus gros consommateurs, les haters. Il parle de toi quand tu as réussi, personne ne parle de toi quand ça ne gagne pas… 

Qui sont les femmes qui vous inspirent ?

L.M : Ma mère, mes sœurs, moi. Les femmes au quotidien. Il y a plein de situations et de catégories... les femmes en général. On est des guerrières. On a plus besoin de quelqu’un, avant on se reposait plus sur les hommes parce qu’ils avaient plus de droits que nous. Les femmes de tous les jours m’inspirent. En artiste, il y a Edith Piaf qui m’inspire beaucoup. 

Vous êtes animée d'authenticité, comment abordez-vous votre quotidien depuis que vous êtes devenue célèbre?

L.M : Ça n'a pas trop changé dans ma vie privée, j’ai toujours les mêmes amis. J’ai fait un petit tri pour me concentrer sur moi même. Je suis quelqu’un de casanier donc ça va. Quand je sors c’est un autre souci, mais ça reste agréable parce que je suis accessible avec mon public. Quand ça devient un peu trop excessif j’arrive à me faire comprendre sans que ce soit mal pris.

Talentueuse chanteuse et comédienne, suivez-vous une hygiène de vie particulière ?

L.M : Je ne bois que de l’eau et du jus ! J’ai arrêté les boissons gazeuses. Je suis posée à la maison, je mange correctement, j’essaye de faire un peu de sport, j’ai un coach sportif ! 

Quel conseil donneriez-vous aux membres casting.fr qui souhaitent se lancer dans la musique ?

L.M :  De croire en eux, tout est possible. Si moi je peux le faire, ils peuvent le faire. Ne jamais baisser les bras, ce n’est pas évident ni facile. Ce sont des domaines semés d'embûches mais il faut toujours y croire !

Crédit photo : Valery Paris