Sylvie Baussier autrice jeunesse nous livre son formidable parcours sur Casting.fr

Sylvie Baussier bonjour, vous êtes autrice de livres pour enfant, de quel métier rêviez-vous quand vous étiez enfant ? Autrice peut-être… ?

Oui, je rêvais de travailler avec mes amis les livres, que ce soit en librairie, en bibliothèque… D’ailleurs j’ai suivi des études scientifiques, puis littéraires, j’ai ensuite travaillé en bibliothèque et ai été éditrice d’encyclopédies ! 

Dès que j’ai su lire, je suis devenue une lectrice passionnée, car cela me permettait de m’évader d’un quotidien assez difficile. J’osais à peine imaginer publier un jour (même si je tenais un journal intime et écrivais de la poésie) !

En effet je viens d’une famille où la culture tenait très peu de place, et je ne connaissais rien au métier d’auteur, qui me paraissait inaccessible et mystérieux. Devenir autrice me semblait tout aussi impossible que devenir princesse !

Comment s’appelle votre dernier livre ? Parlez nous en. 

J’ai envie de vous parler de deux livres qui viennent de sortir! L’un est le "Kididoc de l’espace", co-écrit avec l’exobiologiste Michel Viso et illustré par Didier Balicevic, aux éditions Nathan.

J’adore écrire pour la collection des Kididoc, qui sont des livres animés exigeants, précis et ludiques à la fois, où l’enfant découvre en s’amusant des informations précises et vérifiées tout en manipulant flaps, volets et roues.

L’autre est le roman « Moi, Ligia, sirène », l’un des premiers romans d’une toute nouvelle collection que j’ai proposée aux éditions Scrineo. Une sirène de la mythologie grecque raconte son histoire à la première personne, et ce changement radical de point de vue permet de redécouvrir le mythe et de s’interroger sur ceux qu’on nomme un peu vite « les monstres ». 

Comment est née chez vous l’envie d’écrire des livres pour les enfants ? 

Peu à peu, le chemin s’est fait en moi, sans que j’en sois tout à fait consciente. Bibliothécaire, puis éditrice, puis autrice, je suis venue au plus près de l’écriture, qui est une respiration, une façon de m’immerger dans le savoir, la transmission, le plaisir de jouer avec les mots et les sonorités. 

Comment vous vient l’inspiration pour ces livres ? Racontent-ils vos rêves ou questionnements d’enfants ? 

Un auteur est une sorte d’éponge… Tout ce qui m’arrive dans la vie, tout ce que je vois, les gens que je rencontre, mes expériences en tout genre peuvent être le point de départ d’un livre. C’est cela, l’inspiration (quand j’étais petite, j’imaginais cela comme une sorte de pluie dorée venant du ciel…). Ensuite viennent les 99% de travail de réflexion, construction, documentation, écriture et réécriture. 

C’est vrai, d’une certaine façon j’écris les livres que j’aurais aimé avoir à ma disposition quand j’étais petite. J’essaie d’offrir aux enfants de la matière pour rêver et grandir. 

Pourquoi écrire pour les enfants plus que pour les adultes ? 

J’aime l’extraordinaire liberté qu’offre l’écriture pour les enfants et les jeunes, aussi bien dans la forme des livres que dans celle de l’écriture. J’aime aussi transmettre, me rendre dans les écoles et rencontrer les enfants, discuter avec eux, les aider à grandir… Ce sont des moments magiques!µ

Mais écrire un jour pour les adultes, pourquoi pas… 

A vos yeux, être lecteur est-il indissociable du métier d’auteur ?

Oui, tout à fait. Je lis beaucoup, tous les jours; cela me nourrit, c’est aussi indispensable à mon équilibre que de manger ! Pour mon travail d’écriture je lis de nombreux documentaires, et le soir je plonge avec délices dans un roman qui me fait vivre d’autres vies en plus de la mienne :).

Cela nourrit indirectement mon activité d'autrice, car par déformation professionnelle j’ai une lecture à deux niveaux : une partie de moi est immergée dans l’intrigue, une autre apprécie le style, les mots, le rythme des phrases…

Partager la lecture d'un de vos livres avec nos enfants, c'est partager un moment ludique et dynamique. Eveil sensoriel avec le toucher, questionnement, intéractivité, prise de conscience... Il semblerait que votre intention dépasse l'histoire classique qu'on raconte aux enfants, racontez nous.  

Merci pour vos mots, qui me touchent! Un enfant - ou un adulte!- qui aime un de mes livres me fait un cadeau! 
Mon intention est diffférente selon les livres.

Par exemple, dans un documentaire sur l’autisme, je cherche à transmettre du savoir, de la façon la plus vivante possible. Dans un roman sur l’autisme (« Les autres, mode d’emploi »), où j’ai fait parler un enfant autiste imaginaire, je tente de faire partager les émotions du personnage, d’amener le lecteur à le comprendre de l’intérieur, avec empathie. 

Quels conseils donneriez-vous aux membres casting.fr, qui comme vous souhaitent devenir auteur jeunesse ? 

Lisez, soyez curieux de la vie et des autres, ouvrez grand vos yeux et votre cœur… Et écrivez, encore et encore !

Crédit photo : Sylvie Baussier