Ali Bougheraba nous dévoile les coulisses de Délocalisé, une comédie entre rêve et réalité

Ali Bougheraba nous dévoile les coulisses de Délocalisé, une comédie entre rêve et réalité

Ali Bougheraba nous dévoile les coulisses de Délocalisé, une comédie entre rêve et réalité

Réalisé par Ali et Redouane Bougheraba, Délocalisé raconte l’odyssée d’un ouvrier français qui suit son rêve jusqu’en Inde… pour se heurter à une réalité bien différente. Entre défis techniques, casting minutieux et différences culturelles sur le tournage, Ali Bougheraba nous partage les coulisses d’un film audacieux, mêlant humour et critique sociale.

Vous êtes le réalisateur, avec votre frère Redouane, du film Délocalisé. Pouvez-vous nous le présenter ?

AB : Délocalisé, c’est l’histoire de Redouane, un ouvrier dans une usine de matelas qui rêve de devenir contremaître. Enfin, le jour où il est promu, son usine est délocalisée en Inde. Comme il a toujours rêvé d’obtenir ce poste, il décide de suivre son entreprise en Inde.

Mais une fois sur place, de gros problèmes commencent : son salaire, qui devait être doublé, l’est effectivement… mais en roupies. Il touche ainsi deux cents euros, soit le double d’un salaire indien, mais loin d’un salaire français. Et c’est là que les ennuis commencent.

Quel a été le plus grand défi que vous avez rencontré dans ce film, que ce soit d’un point de vue technique ou artistique ?

AB : C’était surtout sur la partie technique. Artistiquement, ça allait, on va dire. J’ai l’habitude. Mais techniquement, tourner en Inde, en anglais, avec des équipes indiennes, ça me paraissait fou. Déjà, tourner dans un pays que l’on ne connaît pas, ce n’est pas si simple. Mais en Inde, c’était un vrai défi. Heureusement, les équipes techniques là-bas sont très professionnelles. Très vite, elles m’ont mis à l’aise et nous avons trouvé un bon rythme de travail.

Concernant le casting, pouvez-vous nous en parler ? Comment avez-vous choisi les comédiens, y compris les acteurs indiens ? Les avez-vous trouvés sur place ?

AB : Pour le casting français, j’avais déjà en tête certains acteurs, notamment Redouane, c’était une évidence. Pour Vanessa Guide, nous avons fait un casting, et dès que je l’ai vue jouer en direct, j’ai su qu’il y avait quelque chose. Ensuite, j’ai approfondi le travail avec elle et le casting a duré presque une matinée pour être sûr que c’était bien elle. Et c’était le cas.

Pour le rôle de Berthelot, Antoine Gouy était un comédien avec qui je voulais travailler depuis des années. Malheureusement, nos calendriers ne coïncidaient jamais. Mais quand j’ai vu ce rôle, j’ai immédiatement pensé à lui.

Ma plus grande fierté dans ce casting, c’est Ahassan Uddin, qui joue Rahul. À la base, ce n’est pas un comédien, mais un danseur et chanteur qui fait aussi un peu de mise en scène. Je l’ai d’abord choisi pour son physique, puis très vite, il a dégagé quelque chose de solaire et lumineux. J’ai travaillé avec lui, car il n’avait pas d’expérience en tant qu’acteur. Et au final, c’est une vraie révélation.

Pour le casting indien, nous avons commencé en France avec des agences de casting et en Inde avec des directeurs de casting. Ils nous ont proposé des profils selon nos critères, puis j’ai fait une présélection avant de me rendre en Inde pour les voir en direct. Ma méthode de travail est toujours la même : je leur demande une vraie prestation et je fais toujours un callback avec les acteurs qui m’intéressent. En général, à ce stade, j’ai déjà choisi qui je veux et j’utilise le callback comme une étape de travail. Je prends une demi-journée pour travailler tout le texte avec eux et m’assurer que mon choix est le bon.

Avez-vous une anecdote sur les comédiens indiens qui ont participé au film ?

AB : J’avais plusieurs acteurs en tête, et parmi ceux qui ont postulé, j’ai sélectionné ceux qui me plaisaient. Certains, qui devaient être de simples silhouettes, ont finalement obtenu de vrais rôles. Ce n’étaient pas juste des figurants, mais des comédiens qui ont vraiment interprété leurs personnages. En résumé, j’ai choisi des acteurs très expérimentés pour avoir une base solide.

Y a-t-il une différence entre les tournages en France et ceux en Inde ?

AB : La différence n’est pas énorme. En Inde, ils tournent davantage comme les Américains, avec de très grosses équipes techniques. Par exemple, pour le décor, nous étions presque cent. Ils ont le même niveau technique qu’en France ou en Europe, mais avec un aspect plus artisanal.

Il y a toujours un menuisier, un peintre, un calligraphe ou un sculpteur sur le plateau pour ajuster les décors. Si, par exemple, le fournisseur de portes n’est pas disponible, ils sont capables de construire une porte avec deux morceaux de bois, de la peindre, d’y ajouter une patine et une serrure. Ce savoir-faire artisanal est présent sur certains tournages en France, mais en Inde, c’est systématique.

Autre point, ils sont très syndiqués. Ils appellent ça les Unions, et ces groupes sont très puissants. Du coup, les plateaux de tournage sont très chargés. Derrière la caméra, il peut y avoir cent à cent cinquante personnes, alors que devant, on est très peu.

C’est très professionnel. Après tout, c’est la première industrie cinématographique mondiale, et ça se ressent : ils ont un véritable savoir-faire et une efficacité impressionnante.

En France, en revanche, on a plus de flexibilité. Par exemple, si j’ai un plan de travail bien défini, mais que je décide soudain de changer une scène ou un angle de caméra, c’est possible. En Inde ou aux États-Unis, ce genre de changement est plus compliqué à gérer. Il y a eu trois ou quatre scènes que nous avons préparées la veille et que nous avons totalement modifiées le lendemain. C’est toujours faisable, mais avec une préparation en amont, sinon c’est impossible.

Trois mots pour décrire le film ?

AB :

  • Comédie
  • Générosité
  • Famille

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