“J’exige aux danseurs de prendre soin d’eux, de bien manger et bien dormir” : rencontre avec la danseuse et chorégraphe Maritza Arizala Ruiz, fondatrice de la première école de salsa colombienne en Europe

“J’exige aux danseurs de prendre soin d’eux, de bien manger et bien dormir” : rencontre avec la danseuse et chorégraphe Maritza Arizala Ruiz, fondatrice de la première école de salsa colombienne en Europe

“J’exige aux danseurs de prendre soin d’eux, de bien manger et bien dormir” : rencontre avec la danseuse et chorégraphe Maritza Arizala Ruiz, fondatrice de la première école de salsa colombienne en Europe

Femme de caractère passionnée et solaire, Maritza Arizala Ruiz est arrivée en France il y a 26 ans pour étudier la danse. Au fil des rencontres et des opportunités, elle est parvenue à transmettre aux autres une partie de sa culture grâce à l’ouverture de l’Académie Maritza Arizala, la toute première école de salsa colombienne en Europe. Une histoire d’entraide, de partage et de discipline que la chorégraphe et danseuse vous raconte dans cette interview exclusive pour Casting.fr.

Bonjour Maritza. Nous aimerions en savoir plus sur ton parcours. D’où viens-tu ?

M : Je m’appelle Maritza Arizala Ruiz. Je suis de Cali, en Colombie. Je suis arrivée en France en 1998 pour faire des études de danse à l’Université Paris 8. Je suis professeur, chorégraphe et directrice de l’Académie Maritza Arizala, la première école de salsa colombienne à Paris, et même en Europe.

Quel est ton premier souvenir de danse ?

M : Quand j’étais petite, mes parents jouaient de la guitare avec des amis. Mon père m’avait dit de venir danser. Ce sont les premiers pas de danse que j’ai fait. En Colombie, c’est important que les enfants apprennent à danser. Pour ma part, cela vient de mon père.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire ton métier ?

M : J’ai été artiste toute ma vie. J’ai 3 sœurs et un frère, et ma mère nous avait toutes inscrites à des ateliers artistiques (guitare, théâtre…). J’ai d’abord choisi le théâtre, puis j’ai été dans une école d’art, l’Instituto Popular de Cultura de Cali. J’ai fait des études de théâtre là-bas en plus de mes études classiques. Tous les après-midi, j’étudiais les arts. J’ai même été professeur là-bas. J’aime cette liberté de pouvoir créer. J’ai senti que c’était ma passion et ma vie.

Parle-nous de ta formation de danseuse.

M : En Colombie, j’ai fait des formations de danses folkloriques colombiennes. J’ai aussi fait de la danse classique, du modern jazz, des claquettes, du contemporain… À côté, je faisais aussi du théâtre, de la musique, des arts plastiques et des marionnettes. Depuis 26 ans, je ne me consacre qu’à la danse.

La danse est au cœur de ta vie, et tu as décidé de transmettre cette passion en créant ta propre école de salsa colombienne. Quelle était ton intention en ouvrant cette école ?

M : Quand je suis arrivée en France, la salsa était à la mode. Je ne pensais pas ouvrir une école. J’ai commencé à avoir des propositions pour donner des cours car j’avais déjà de l’expérience en Colombie. Ma sœur était également danseuse. Elle m’accompagnait à plusieurs castings pour jouer dans des films. J’ai remarqué qu’à Paris, il y avait surtout la salsa cubaine et portoricaine. Bien sûr, il y avait déjà des professeurs de salsa colombienne, mais un grand manque de structure au niveau pédagogique. J’ai donc décidé de créer une académie, qui était une association à la base. Lors de mes études à l’Université Paris 8, la fac avait besoin d’un professeur de salsa. J’ai candidaté et j’ai été prise. J’y ai travaillé plus de vingt ans. Mes élèves m’ont aidé à créer mon association. On a fait des ateliers de salsa, des cours pour enfants et adultes, des spectacles, des soirées… J’étais avec des élèves français qui aimaient beaucoup ma culture. Ils étaient autant motivés que moi et m’ont beaucoup soutenu pour démarrer mon école.

À qui s’adressent tes cours ?

M : Mes cours sont pour tout le monde. Ça commence à partir de 4 ans. J’aime ouvrir l’école pour tout le monde, que vous ayez du talent ou pas. J’accueille les enfants, les ados, les adultes. J’ai même eu des élèves aveugles. Je donne cours au Centre de Danse du Marais, mais je me déplace également en entreprise pour un moment de détente à travers la salsa. Je vais dans les écoles, les lycées, les fêtes, les mariages, les anniversaires. Je donne des cours à la Bellevilloise, la Javelle, qui sont des lieux assez particuliers pour danser la salsa.

En tant que professeure de danse, quelle hygiène de vie as-tu ?

M : J’ai une discipline pour pouvoir tenir le rythme car je travaille beaucoup. Je me réveille et je commence par des étirements. Je prends des cours de barre au sol et de yoga. Ça m’aide à m’évader et que mon corps se sente mieux. Niveau alimentation, je ne fais pas de régime mais j’essaye de faire attention. J’essaye de ne pas manger trop de gâteaux et de glaces [rires]. Dans ma compagnie de danse, j’exige aux danseurs de prendre soin d’eux, de bien manger et bien dormir. En travaillant dans le monde de la nuit, je ne reste jamais jusqu’à la fin d’une soirée. Je donne mon cours, je danse puis je vais me reposer pour continuer.

As-tu déjà passé des castings ? Si oui, une anecdote à nous raconter ?

M : J’ai dansé dans le film “Chili con carne” avec Antoine de Caunes. La réalisatrice m’a dit de me mettre à côté de lui. Je ne savais pas qui c’était. À la fin, je me suis rendue compte de qui c’était car tout le monde m’a dit “tu as eu de la chance, tu es à côté d’un grand acteur”. 

Un conseil à donner à tous les membres de Casting.fr qui veulent se lancer dans la danse ?

M : Soyez exigeants avec vous-même. La discipline est aussi très importante. Sans elle, on n’y arrive pas. Croyez en vous-même et soyez convaincus d’être bien. Travaillez, étudiez et pratiquez. Et surtout, ayez toujours cette passion et cet amour pour la danse.

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