"Chez nous, l’envie est plus importante que le CV" : On parle cinéma, diversité et formation avec Frédéric Plisson, fondateur de Clap de Paname et du festival Clips de Paname

"Chez nous, l’envie est plus importante que le CV" : On parle cinéma, diversité et formation avec Frédéric Plisson, fondateur de Clap de Paname et du festival Clips de Paname

"Chez nous, l’envie est plus importante que le CV" : On parle cinéma, diversité et formation avec Frédéric Plisson, fondateur de Clap de Paname et du festival Clips de Paname

Producteur de cinéma aux multiples facettes, Frédéric Plisson a fait de la diversité l'une des valeurs principales de tous les projets qu'il entreprend. Parmi eux Clap de Paname, qui propose des résidences d'écriture et d'acting, et le festival Clips de Paname. Notre équipe a voulu en savoir plus sur sa démarche inclusive et vous faire passer un message : il y a de la place pour tout le monde !

Frédéric Plisson bonjour et merci d'avoir accepté de répondre à nos questions. Vous êtes producteur, directeur de production et auteur. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous lancer dans le cinéma ?

F.P : C’est un peu un hasard. De base, j’ai un master de droit des affaires. J’ai fait médecine, de l’architecture et du droit. Après le master, je n’ai pas voulu être avocat ou juriste. Lors d’un entretien pour une école de commerce, je tombe par hasard sur quelqu’un qui me dit qu’il existe un master de production de cinéma. Je travaillais déjà depuis cinq ans sur le Festival du cinéma américain à Deauville parce que je viens de là-bas. Lors de l’entretien, qui a eu lieu il y a douze ans, j’ai eu l’idée de créer un festival. J’ai découvert ce master de production à Caen, avec des professionnels du cinéma et des producteurs qui donnent cours. Juste après, j’ai eu la chance d’être pris en stage dans la société de longs-métrages Elia Films et E.D.I Films (“Itinéraire bis” avec Leïla Bekhti et Fred Testot, “Une jeune fille qui va bien” de Sandrine Kiberlain…). Une fois embauché, je suis devenu producteur dans cette société et j’ai produit mon premier court-métrage

À quel moment avez-vous décidé de créer Macagna Productions, votre propre société de production ?

F.P : Après cette première expérience en tant que producteur, j’ai voulu défendre les films que j’avais envie de défendre avec une plus grande diversité. Un an après, j'ai crée l’association Clap de Paname, en partie grâce au réalisateur et auteur Benoît Graffin. Je l’accompagnais sur ce qu’il écrivait, ce qui m'a donné l’idée de créer une résidence d’écriture.

Parlez-nous de l'association Clap de Paname, qui propose des résidences d'écriture et d'acting.

F.P :  Je suis très axé sur le développement des projets, donc je reçois énormément de textes. Il y a des projets originaux que j’ai envie de défendre, mais en tant que producteur, on ne peut pas produire vingt projets en même temps. Pour en accompagner plus sans les produire, j'ai crée cette association. En France, être auteur et réalisateur sont deux choses très peu scindées. Souvent, quand tu écris, tu réalises. Aux États-Unis, il y a un métier de scénariste et un métier de réalisateur. Au contact d’amis comédiens, j’ai eu l’envie de créer une résidence d’acting à côté de celle d’écriture. 

La diversité est au cœur de cette résidence d'acting. Expliquez-nous pourquoi cela est important pour vous

F.P : Il y a malheureusement peu de résidences d’acting qui sont sur la diversité. Je pense à 1000 Visages ou Kourtrajmé, mais quand on regarde les photos de classe de la plupart des écoles, il n’y a pas beaucoup de diversité. En général, les écoles sont assez chères. Au-delà des prix, elles ne sélectionnent que sur CV. Si on n’accepte jamais certaines personnes, elles n’auront jamais la possibilité. C’est un cercle vicieux. Dans la résidence d’acting, on a eu un participant de Saint-Ouen qui n’avait fait qu’une semaine d’acting dans sa vie. Lors de son audition, on a vu qu’il avait beaucoup plus envie que les autres. Pour nous, l’envie est plus importante que le CV au moment où l'on sélectionne. 

Comment se déroule une audition pour intégrer la résidence d’acting ?

F.P : Il faut postuler en envoyant une vidéo de présentation et une petite bande démo. Il faut que le candidat s’oblige à postuler. Ça lui permet de sortir de sa zone de confort et d’aller vers quelque chose. Il y a aussi une fiche de renseignement à remplir et un règlement à signer. Ensuite, début septembre, on organise une journée où les candidats viennent se présenter, passent un monologue qu’ils ont préparé, et on leur pose quelques questions. On ne prend pas en compte la technique mais la détermination et l’envie. Il ne faut pas non plus venir car on a envie d’être célèbre. Ce qui m’intéresse, c’est de faire un beau film et qu’ils aient des beaux rôles.

Tout au long de la formation, les participants ont la chance de rencontrer des professionnels du milieu. En quoi consistent ces rencontres ?

F.P : J’ai passé beaucoup de temps à sélectionner des intervenants. Cette année, on accueille trois directeurs de casting actifs, dont un qui a travaillé pour le film “Anatomie d’une chute”. Ils sont débordés de travail mais acceptent avec grand plaisir de donner de leur temps, car eux aussi en ont bénéficié il y a une époque. Tous sont sensibles à la diversité et à la bienveillance. On a aussi des réalisateurs et réalisatrices comme Sébastien Tulard (“À la belle étoile”), l’acteur Max Gomis, qui intervient bénévolement avec moi dans les quartiers, des coachs et des agents. Notre but est d’apporter quelque chose de concret aux comédiens et comédiennes. 

Parlons d’un autre aspect de votre travail, le festival Clips de Paname. La dernière édition s’est tenue en juin et juillet 2024. Parlez-nous de ce festival.

F.P : Je connaissais pas mal de réalisateurs, et je me suis rendu compte que beaucoup commençaient par le clip, même avant les courts-métrages. Il y avait des festivals de longs-métrages, de courts-métrages, mais pas pour les clips. C’est pourtant le début d’une carrière pour beaucoup de réalisateurs ou comédiens. Le festival défend des clips cinématographiques qui racontent des histoires. Encore une fois, cette démarche a pour but de donner de la visibilité à de jeunes créateurs, plutôt qu’à ceux qui sont déjà connus. Cette année, on a sélectionné 55 clips. Beaucoup nous disent que grâce à notre sélection, ils se sont sentis légitimes dans leur statut de réalisateur. On a fait des tables rondes avec les équipes, et ils sont ravis de parler de la création de leurs clips. Ça peut inspirer des jeunes qui se demandent comment démarrer. 

Justement, un conseil pour tous les membres de Casting.fr qui veulent se lancer dans une carrière artistique ?

F.P : Au-delà de la technique, je remarque que la légitimité et la confiance en soi manquent. Ayez confiance en vous et essayez. En début de carrière, c’est le moment de se planter. Il faut faire, avancer et ouvrir des portes. On s’améliore et on se perfectionne avec le temps.

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