"Ça devient plus commun d’avoir des chansons en plusieurs langues" : On célèbre la diversité culturelle avec la chanteuse cosmopolite Ayiiti
"Ça devient plus commun d’avoir des chansons en plusieurs langues" : On célèbre la diversité culturelle avec la chanteuse cosmopolite Ayiiti
Embarquement immédiat direction l'Amérique, à la rencontre d'une artiste solaire et étonnante. D'origine française, chilienne et haïtienne, Ayiiti a grandi entre plusieurs cultures et parle quatre langues. Comment utilise-t-elle cette richesse culturelle et artistique pour se démarquer et dévoiler au monde son univers artistique ? Ayiiti, qui vient de sortir une reprise envoûtante de "Toi mon toit" d'Elli Medeiros, vous en dit plus dans cet entretien exclusif pour Casting.fr.
Ayiiti bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Quel est ton premier souvenir artistique ?
A : Je devais avoir 5 ou 6 ans. J’avais le solo dans “Petit Papa Noël”. J’étais très stressée parce que mon père n’arrêtait pas de me dire de me recoiffer, donc j’ai oublié la chorégraphie.
Donc tu as commencé très tôt…
A : Effectivement, mais avec des interludes. À 5 ans je montais sur scène, puis j’ai arrêté. J’ai ensuite pris des cours de chant, puis j’ai arrêté à nouveau. Au collège et lycée, j’ai fait tous les spectacles de fin d’année que je pouvais faire. J’ai notamment eu le rôle principal dans “Émilie Jolie”.
Quelles sont tes inspirations musicales ?
A : Je n’ai pas une source d’inspiration. En revanche, il y a des artistes que j’admire beaucoup car ils vont au bout de leurs idées. Je pense à Bad Bunny ou encore Rosalía. Pour ma musique, tout dépend du mood dans lequel je suis lorsque je suis en studio. Chaque chanson a son processus. Parfois, j’arrive en studio avec le texte déjà écrit. D’autres fois, je n’ai rien.
Tu es française, chilienne et haïtienne. Tu as grandi un peu partout dans le monde. Qu’est-ce que ce mélange de cultures apporte à ta musique ?
A : Je suis polyglotte. Je suis née à Paris, j’ai grandi en Haïti, aux États-Unis et en France quelques mois. J’ai grandi en parlant français à la maison, créole dans la cour de récréation, anglais avec mes cousins, espagnol avec mes grands-parents… Tous les jours, je parle au moins deux ou trois langues. C’est inné, et ça se transmet automatiquement dans ma musique. C’est un atout, une richesse et une chance. Je pense aussi que de plus en plus de personnes s’y retrouvent. Ça devient plus commun d’avoir des chansons en plusieurs langues.
Est-ce que tu as une préférence pour une langue ?
A : C’est difficile, j’avoue. De base, j’aimais écrire en anglais car j’écoutais énormément de musique en anglais. Quand je suis rentrée en Haïti et que j’ai fait mon petit bout de carrière là-bas, j’ai écrit en créole. C’était très cool. L’espagnol est pour moi la langue la plus poétique. Je l’utilise quand j’ai envie d’être plus poétique. Pour le français, c’est venu plus tard. C’est un peu comme un vieux pote que je retrouve, tandis que l’anglais c’est le pote romantique, l’anglais le pote cool que tout le monde aime et le créole le pote inattendu.
Tu as repris la chanson culte d’Elli Medeiros “Toi mon toit” dans une version moderne et estivale. Pourquoi ce choix ?
A : Il y a quelques chansons des années 1980 que je connais de mon enfance. Il y a “C’est la ouate” de Caroline Loeb, “Les bêtises” de Sabine Paturel et “Toi mon toit”. Mon père la chantait de temps en temps. J’avais envie de reprendre une chanson fraîche et décalée que ma génération ne connaît pas vraiment. Je me suis arrêtée sur “Toi mon toit”. Elli Medeiros est uruguayenne et française, et moi je suis chilienne et française. Quand j’ai fait cette reprise, j’ai voulu faire un clin d'œil avec un couplet en espagnol. Pour l’interprétation, je ne voulais pas reprendre un son et faire la même chose qu’à l’origine. Ce qui est intéressant dans une reprise, c’est d’amener sa patte et ce qu’on a envie d’exprimer. Je voulais mettre en avant la fraîcheur du titre, avec ces paroles fun et décalées.
Qu’est-ce que tu nous réserve pour la suite ?
A : Un prochain single, j’en suis sûre, et probablement un EP. Si je voulais sortir un EP là, il est prêt, mais j’aime voir comment ça va évoluer. On a sorti “Toi mon toit” pour l’été. On va le laisser faire son petit bout de chemin, et sûrement revenir à la rentrée avec un autre single. J’aimerais vraiment mettre l’emphase sur la scène et faire plein de concerts dès que possible.
Un conseil à donner aux membres de Casting.fr qui passent des castings et se lancent dans le milieu artistique ?
A : Je me dis que lorsqu’on passe un casting, on n’a rien à perdre. Donc vas-y et donne tout. Si ça ne passe pas, tu ne l’avais pas avant. Si ça passe, tant mieux et c’est un bonus énorme. Reste authentique et cherche à t’améliorer tous les jours. Tu es ta plus grande compétition. Crois en ta vision et cherche à t’améliorer à chaque pas.