“J’ai voulu leur offrir un espace de liberté” : On parle engagement et inclusion de la communauté LGBTQIA+ dans le monde du sport avec Pablo de la Chica, réalisateur du documentaire “We All Play” disponible sur Rakuten TV

“J’ai voulu leur offrir un espace de liberté” : On parle engagement et inclusion de la communauté LGBTQIA+ dans le monde du sport avec Pablo de la Chica, réalisateur du documentaire “We All Play” disponible sur Rakuten TV

“J’ai voulu leur offrir un espace de liberté” : On parle engagement et inclusion de la communauté LGBTQIA+ dans le monde du sport avec Pablo de la Chica, réalisateur du documentaire “We All Play” disponible sur Rakuten TV

À une semaine du début des Jeux Olympiques, célébrons la diversité et la tolérance avec « We All Play », un documentaire sur l’inclusion de la communauté LGBTQIA+ dans le sport disponible dès aujourd’hui sur Rakuten TV. Notre équipe a rencontré le réalisateur espagnol Pablo de la Chica pour en savoir plus sur ce projet engagé et comprendre tous les enjeux de ce documentaire.

Pablo de la Chica bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions au sujet du documentaire “We All Play” que vous avez réalisé. Avant de parler plus en détail de votre travail, parlez-nous de votre parcours.

PDLC : Merci beaucoup pour cette interview. Je suis réalisateur, scénariste et producteur de cinéma depuis 10 ans. J’aborde surtout des thèmes sociaux dans les zones de conflit ou d’exclusion sociale, qui sont pour moi très importants depuis mon enfance. J’ai eu la chance qu’on me propose de réaliser ce projet intitulé “We All Play”.

Le documentaire “We All Play” aborde la question de l'inclusion de la communauté LGBTQIA+ dans le sport. Pouvez-vous nous en dire plus ?

PDLC : “We All Play” est un voyage international avec des athlètes de haut niveau qui font partie de la communauté LGBTQIA+ et qui racontent leur évolution, leur coming out et leur combat. C’est très important qu’ils soient un exemple et une voix pour les nouvelles générations qui en ont tant besoin.

Quel message avez-vous souhaité faire passer aux spectateurs à travers ce documentaire ?

PDLC : Les athlètes qui témoignent sont bien plus courageux que nous. Ils racontent des histoires très personnelles et douloureuses parce qu’ils ne peuvent pas exprimer leur amour. Je voulais surtout leur offrir un halo de liberté. J’ai beaucoup pensé aux nouvelles générations. On ne peut pas fermer les yeux sur ce qu’il se passe en Europe avec la montée de l’extrême droite et la privation de liberté. Beaucoup de choses affectent aussi la communauté LGBTQIA+ au niveau international. Dans certains pays, des gens se font encore tuer juste parce qu’ils aiment une personne du même sexe, qu’ils veulent changer de sexe ou qu’ils pensent différement. Je voulais créer cette sensation de liberté pour les jeunes chez eux qui ont peur de parler ou de faire leur coming out. C’est aussi pour les sportifs qui n’osent pas. En réalité, ce n’est pas mon message mais le leur. J’ai été le capitaine du bateau pirate qui a pu faire ce film. Je suis très fier des messages que renvoie ce documentaire.

On retrouve des sportifs de différentes nationalités et disciplines. Comment les avez-vous sélectionné ?

PDLC : Ça a été très rapide parce qu’on devait tourner en peu de temps. On les a presque tous cherché en Europe, mais il y avait aussi des personnes très importantes et pertinentes en Amérique du Nord. On a voulu faire un documentaire complet et équilibré en termes d’intervenants et de sports représentés. On y retrouve notamment des grandes championnes du monde comme Liz Carmouche (combattante de MMA américaine) ou encore Alejandra Jiménez (boxeuse mexicaine). On a aussi eu la chance que Campbell Johnstone (joueur de rugby néo-zélandais) vienne de Nouvelle-Zélande pour des raisons personnelles. Normalement, on n’a pas la chance d’avoir autant de personnes incroyables dans un documentaire.

Ces athlètes racontent des histoires très personnelles. Comment les avez-vous guidé lors du tournage ?

PDLC : On a beaucoup parlé avec eux avant les interviews pour aborder ce qui devait être mis en avant. On voulait qu’ils soient honnêtes, mais il faut aussi être respectueux avec la personne interviewée. C’était très important qu’ils se sentent bien. Ce que vous voyez du documentaire, c’est juste un résumé. En réalité, toutes les interviews ont duré environ 1h15, mais on ne pouvait malheureusement pas tout garder.

Avec les Jeux Olympiques qui approchent, on imagine que l’agenda de ces athlètes devait être très chargé. Avez-vous fait face à des difficultés tout au long de la réalisation du documentaire ?

PDLC : On a dû gérer en fonction des agendas de tout le monde. J’ai terminé un tournage en Équateur et j’ai dû prendre un avion pour l’interview de Campbell Johnstone à Barcelone et aller rapidement à Nashville pour interview Liz Carmouche pendant qu’une équipe est allée à Mexico City. On a eu 90 jours de tournage très intenses mais je remercie mon équipe. Sans eux, on ne l'aurait pas fait. Le cinéma se fait en équipe, et grâce à eux, on a pu terminer le documentaire à temps.

Après avoir réalisé ce documentaire, que pensez-vous de l’évolution de la société et du sport en matière d’inclusion des personnes LGBTQIA+ ?

PDLC : Je pense que les médias, les blogs, les réseaux sociaux comme TikTok ou encore les plateformes de streaming ont à la fois aidé et limité le discours. On vit dans une société où on a des amis de différentes nationalités et genres. Le monde a très vite changé et c’est un concept qu’il faut célébrer. Mais je pense qu’il faut encore plus mettre en avant la communauté LGBTQIA+. Il y a de très grands sportifs LGBTQIA+ qui n’ont pas pu faire leur coming out à cause de la haine qu’ils reçoivent sur les réseaux sociaux. Les messages de haine provoquent des insécurités, de la peur, de l’anxiété, voire peuvent conduire au suicide. Il faut être de l’autre côté, s’engager et soutenir nos confrères pour leur offrir un espace de sécurité. Beaucoup ne disent pas qu’ils sont de la communauté LGBTQIA+ par peur des représailles, d’un scandale ou de perdre leurs sponsors. Pour moi, le contraire de la haine est l’amour. L’amour est très puissant, donc il faut que les médias mettent en avant un projet comme “We All Play”.

Votre travail est très inspirant et incite à la création engagée. Quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans une carrière artistique ?

PDLC : Je pense qu’il faut échouer. Si tu n'échoues pas, tu n’apprendras pas. Dans l'échec, il y a l’essai et dans l’essai il y a l’apprentissage. Dans cet apprentissage, il y a une évolution artistique. La constance est aussi très importante. Beaucoup de gens pensent que faire de l’art veut dire être célèbre, alors que la célébrité est trompeuse. Même si tu es acteur, peintre ou musicien, tu dois te lever et aller travailler comme je l’ai fait. Il faut aller travailler dans un bar ou autre, en restant malgré tout acteur, musicien ou écrivain. Le plus important, c’est la constance de continuer et persévérer sans que personne ne t'éloigne de ton rêve.

Crédit photo : Elvira Gómez Villa

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