"Les castings, c'est assez difficile à vivre" : entretien avec le chanteur Léman à l'occasion de la sortie de son premier EP "On est plein"
"Les castings, c'est assez difficile à vivre" : entretien avec le chanteur Léman à l'occasion de la sortie de son premier EP "On est plein"
Ex-participant de The Voice 6, le chanteur Léman dévoile aujourd'hui son premier EP "On est plein". À cette occasion, notre équipe est partie à sa rencontre pour en savoir plus sur les points clés de sa carrière.
Bonjour Léman, quel est ton premier souvenir artistique ?
L : Le premier qui me vient, c'est le premier CD que j'ai écouté. J'en ai eu deux que mon père m'avait acheté. C'était “The Eminem Show” de Eminem et “Meteora” de Linkin Park. C’est ma première relation avec la musique. J'ai trouvé ces deux albums absolument incroyables. Je les ai écoutés en boucle.
Ils t’ont inspiré pour ta propre carrière ?
L : Oui, dans le rapport au texte chez Eminem et la voix de Linkin Park, même si je n’écris pas en anglais. J’écoute encore régulièrement ces albums.
Revenons sur ton parcours. Pourquoi avoir choisi Léman comme nom de scène ?
L : Je voulais un nom qui me ramène à ce que je suis à la base. Je m'appelle Clément et je suis né à Genève. Léman étant le nom du lac qui borde Genève et d'autres alentours, je me suis dit que ça me parlait bien.
Les internautes te connaissent pour ta reprise de “La danse des canards” qui a fait un véritable buzz. Comment est venue l’idée de reprendre ce titre ?
L : L’accueil a été assez inattendu [rires]. Je faisais des covers sur Internet. Cette chanson me suit depuis toujours. C'est fort d'avoir réussi à faire une chanson aussi entêtante. C'est très rare d'arriver à faire des choses comme ça. En faisant des reprises de titres comme le générique de “Scooby-Doo”, et des chansons plus sérieuses, je me suis dit que faire une version dramatique de “La danse des canards” pouvait être rigolo. J'ai posté ça sur sur Instagram, mais ça n’a pas vraiment pris. Quelques mois après, l’illustrateur Sinio a fait un dessin animé sur TikTok. Et là, ça a pris. La vidéo a fait le million en un jour. Tout le monde disait “le son est trop bien”, “on aimerait une version longue”. C’était très inattendu. J’ai fait la version longue en vitesse, et on a tourné la vidéo le lendemain avec mon pote Marc Chaperon, avec qui je fais mes vidéos.
Tu es très présent sur les réseaux sociaux. Tu publies régulièrement des vidéos où tu chantes. C’est toi qui fait le montage ?
L : Justement, on se partage beaucoup le travail avec Marc. C’est important pour moi d’être présent sur les réseaux sociaux. C’est super de partager ça avec des gens qui te suivent et de rigoler avec eux.
Parle-nous du succès de ton titre “JVQTSM”.
L : L’accueil qui a été fait à cette chanson a été très surprenant. À la base, je l’ai composée en me disant "bon, c’est assez étrange d’écrire quelque chose comme ça, mais on va faire quelque chose d’absurde en prenant le contrepied de la colère que l’on peut ressentir envers quelqu’un et d’en faire quelque chose de joyeux pour extérioriser cette colère". On a sorti cette chanson en ne sachant pas comment elle allait être reçue. Les retours sont supers. Ça me fait plaisir de voir que plein de gens dansent sur cette chanson.
Tu sors ton premier EP “On est plein” le 7 juin. Tu nous en parles ?
L : Dans cet EP, il y a une chanson qui s’appelle “On est plein”. J’ai choisi ce titre car toutes les chansons qui composent l’EP parlent de nous tous. Des fois, ce sont des choses très personnelles, comme le titre “On attend”. Je me suis rendu compte que ça parlait aussi à beaucoup de gens. Il y a des chansons différentes avec des thèmes différents, mais je me suis rendu compte que c’était finalement très commun. Ça a donné lieu à la chanson “On est plein”, qui sortira avec l’EP, et qui parle de quelque chose à la base très personnel mais aussi universel. Il y a beaucoup d’espoir dans cette chanson.
Comment trouves-tu l’inspiration ?
L : Elle me vient de tout et rien. Ça peut être ce que je ressens, ce que j’observe dans le monde ou ce que j’aimerais observer. J’écris des choses qui me touchent, et peut-être que les gens se retrouveront dans mes chansons. Pour celles qui sont sorties pour l'instant, à ma grande surprise, c’est le cas.
Tu as participé à l’émission The Voice. Comment s’est déroulé le casting ?
L : C’est eux qui sont venus m’écrire. Ils font ça avec plein de chanteurs et chanteuses. Ils m’ont proposé de passer les premiers castings qu'on ne voit pas à la télé. Je l’ai fait sans trop y croire. C'était assez stressant mais c'était une sacrée expérience. J'ai beaucoup appris sur moi-même, sur le métier, sur les gens. Je me suis fait énormément d'amis. Au final, c'était vraiment très enrichissant.
De manière générale, tu passes beaucoup de castings ?
L : Non. C'est quelque chose qui est assez difficile à vivre. J’en ai passé lorsque j’ai fait des écoles de musique après le bac de spécialité en guitare. Se prendre un non, ça fait jamais plaisir. Il ne faut pas non plus tout remettre en question. C’est difficile de ne pas le prendre personnellement, la personne en face de toi n’a peut-être pas compris ce que tu as essayé de faire. Ça se trouve tu as été mauvais, parce que ça arrive. Ça m'est arrivé plein de fois. Ça arrive aussi d’être bon mais que ça ne corresponde pas à ce qu’attendent les gens en face, mais ça ne veut pas forcément dire que toi tu es mauvais et que tu dois tout remettre en cause. Il faut garder une part d’ancrage en soi-même pour prendre les critiques et les conseils, car ça permet d’avancer et de progresser.
Quel conseil aurais-tu aimé recevoir au début de ta carrière ?
L : Pour le coup, c’est un conseil que j’ai reçu. Ma grand-mère m’a dit “apprend toujours”. Ça permet de toujours se remettre en question pour sans cesse progresser, apprendre des nouvelles techniques, se perfectionner, se remettre en question et grandir. Ça implique aussi une certaine humilité pour être vrai dans ce qu’on fait.
Et quel conseil donnerais-tu aux artistes qui veulent se lancer dans une carrière artistique ?
L : On se heurte toujours à l’avis des gens, et c'est à la fois super, parce que c'est très enrichissant, mais en même temps, il faut savoir faire la part des choses. Si au fond de soi, on est persuadé que c'est la bonne chose parce que c'est ce qu'on a envie de dire, c'est plus fort que tout. Il y a une forme de résonance au fond de soi quand on fait de l’art. Il faut arriver à trouver cet équilibre en soi-même pour ressentir ça. Essayez de trouver cette justesse entre la critique que les autres peuvent faire, et qui est toujours la bienvenue, et en même temps savoir s'écouter aussi au fond.
“On est plein”, le premier EP de Léman, est disponible sur toutes les plateformes. Retrouvez également le chanteur en concert à la Maroquinerie le 28 novembre prochain.