Dans les coulisses du Nikon Film Festival avec Alexandre Dino, responsable de l'organisation du festival dédié aux courts-métrages
Dans les coulisses du Nikon Film Festival avec Alexandre Dino, responsable de l'organisation du festival dédié aux courts-métrages
Véritable tremplin pour les réalisateurs en herbe, le Nikon Film Festival est aussi l'occasion de faire ses premiers pas devant une caméra pour les comédiens et comédiennes. Alexandre Dino est responsable de l'organisation du festival et nous explique les enjeux de cette édition 2024 sur le thème "Le Feu". Si vous souhaitez participer, vous avez d'ailleurs jusqu'au 20 janvier pour présenter votre court-métrage.
Alexandre Dino bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Parlez-nous de votre parcours.
A.D : Né à Clermont-Ferrand, capitale internationale du court-métrage dans laquelle j’ai pris goût au cinéma et à la photographie. J’ai suivi un parcours assez classique en école de commerce avec des premières expériences dans la communication pour ensuite tenter ma chance dans l’univers de l’image qui me passionne.
Vous êtes responsable de l’organisation du Nikon Film Festival. Expliquez-nous, en quoi ça consiste ?
A.D : C’est un festival de cinéma ouvert à tous, peu importe son expérience, son budget, son matériel, son univers ou son profil. Pour participer, il faut soumettre gratuitement des films courts de 2min20 sur un thème imposé chaque année via le site internet. Le format très court et la diffusion web permettent de le rendre le plus accessible possible pour tous ceux qui souhaitent se lancer ou s’exprimer en vidéo. Son objectif est simple : soutenir et encourager la création vidéo. Pour finir il propose différents événements comme des projections ou des rencontres qui permettent de rassembler différents profils, qu’ils soient amateurs ou professionnels, dans le but de développer son réseau et faire naitre des projets.
Comment êtes-vous devenu responsable de l’organisation du festival ?
A.D : À mon arrivée chez Nikon, j’ai tout de suite accroché avec son concept. Je me suis tout de suite proposé pour regarder l’intégralité des films reçus et gérer les équipes en compétition. En parallèle j’ai eu la chance de pouvoir participer à la réflexion sur ce que devait être le festival puis rapidement on m’a fait confiance pour le développer avec une liberté totale.
Quelles sont vos missions ?
A.D : En parallèle du festival qui était un projet parmi d’autres, j’ai d’autres missions chez Nikon en rapport avec la création de contenus pour la marque en France. En ce qui concerne le festival, mes missions englobent de nombreuses casquettes qui changent en fonction des éditions, des partenariats que l’on développe ou du moment dans lequel on se trouve. C’est aussi bien valider les films en compétition, recruter le jury, répondre aux équipes qui participent, gérer les réseaux sociaux du festival, assurer la communication autour de l’événement ou encore organiser la cérémonie de remise des prix avec les invitations et les projections. Bref, beaucoup de choses très différentes les unes des autres.
La 14ème édition arrive en 2024 sur le thème "Le Feu". Comment est choisi le thème chaque année ?
A.D : C’est une simple discussion avec notre petite équipe pour trouver une thématique inspirante et volontairement large pour rester accessible, ce qui favorise aussi la diversité des regards proposés. Généralement on fait une liste qui est basée sur des idées personnelles et des suggestions de la part des participants chaque année. On essaye de se projeter un peu sur ce que le thème peut inspirer et on sonde quelques personnes pour avoir un premier feeling, c’est l’histoire de quelques jours seulement.
Comment le festival a-t-il évolué au fil des années ?
A.D : Il rassemble de plus en plus de monde, que ce soit des professionnels du secteur de l’audiovisuel, des amateurs mais aussi des passionnés de cinéma. Il se voulait être un événement qui donne envie de faire des films et aujourd’hui son impact s’est fortement élargir car je vois régulièrement des retours qui expliquent qu’il inspire des profils artistiques ou techniques pour se lancer, qu’il créé des opportunités pour de nouveaux projets et qu’il sert de tremplin pour la suite. L’autre grande évolution, c’est son développement petit à petit en salles de cinéma, avec le Grand Rex, le réseau de cinémas CGR et les festivals partenaires qui permettent de faire vivre une sélection de films courts en salle devant un vrai public, une expérience précieuse pour les équipes qui participent.
Et le jury, comment est-il choisi ?
A.D : Pour commencer j’essaye de trouver le ou la président(e) du jury, c’est en règle générale le point de départ qui permet ensuite d’imaginer la composition exacte. Ensuite ce sont des choix arbitrés par la disponibilité et la volonté des profils qui participent. De notre côté on veut privilégier la diversité des parcours et des regards, c’est la raison pour laquelle on tente d’avoir systématiquement les profils suivants : réalisateur, acteur, producteur, chef op ou encore directeur de casting… ensuite c’est une question d’inspiration et d’affinité mais on a une totale liberté sur ces choix. Mon plaisir c’est aussi que le jury soit à l’image du festival, c’est-à-dire convivial et une rencontre entre différents univers, c’est l’occasion par exemple de faire participer les créateurs de contenus web qui ont selon moi une place importante dans la création et la fiction d’aujourd’hui.
Un souvenir qui vous a marqué depuis le début de votre aventure au sein du Nikon Film Festival ?
A.D : Je dirais la toute première cérémonie au Grand Rex. C’était magnifique car c’est une salle mythique, la plus grande d’Europe il me semble, et qu’en plus nous sortions de deux années de COVID ce qui a rajouté une émotion et une énergie assez folle ce soir-là. Tout le monde était heureux de se rassembler à nouveau dans un cinéma pour encourager des films et les résultats étaient totalement secondaires. On en a profité pour faire revenir ceux qui n’avaient pas eu la chance d’avoir une cérémonie l’année précédente et c’était aussi la première fois qu’on pouvait se permettre d’ouvrir cet événement particulier au public, en présence du jury et des
professionnels qui viennent découvrir des talents. Plus personnellement c’est un grand souvenir parce qu’il permet de visualiser le chemin parcouru avec une remise des prix devant 2 500 personnes où d’anciens lauréats venaient présenter leurs projets de long-métrages et de nombreux retours positifs de spectateurs qui découvraient les films.
Un conseil pour tous les artistes qui vont lire cette interview, postulent à des castings ou souhaitent se lancer dans la réalisation ?
A.D : Le seul conseil que je peux donner, c’est d’oser se lancer sans se formater ou se limiter dès le départ en raison du regard des autres ou d’un sentiment d’infériorité. Les festivals permettent avant tout les rencontres qui donnent naissance à des projets, j’encourage donc tout le monde à venir assister aux événements pour échanger et découvrir d’autres regards. Le Nikon Film Festival plus particulièrement permet d’essayer sans trop de risques ou d’investissements mais aussi de passer cette première étape qui consiste à faire, ce qui selon moi est le plus difficile en réalité dans ces métiers. Il permet une totale liberté qui aide à apprendre et savoir ce que l’on veut faire ou ce que l’on ne veut pas, une sorte de laboratoire qui créé de belles histoires auxquelles j’assiste chaque année. Je suis bien placé pour dire que la plupart des talents que l’on a vu éclore à travers ce festival pensaient ne pas avoir leur chance et manquaient de confiance. Donc au mieux on se retrouve sur scène au Grand Rex à recevoir un prix, au pire on a fait un film qui a été diffusé en festival en gagnant en expérience et en réseau. J’aurais pu résumer tout ça par une version plus courte « Arrêtez de trouver des excuses, lancez-vous ».
Rendez-vous sur le site du Nikon Film Festival pour soumettre votre court-métrage au Nikon Film Festival. La date limite de candidature est le 20 janvier.